L‘aménagement des jardins imaginé par le paysagiste Gilles Clément pour le site de Noirlac redessine les liens entre l’ordre architectural du monument et le désordre naturel des parcelles du bocage pour magnifier le site et inviter à la rêverie.

Il se compose de l’avant-cour, avec son bassin, ses savonniers et ornée de miscanthus, de la pièce des roses changeantes, du jardin du cloître, aux teintes bleues, reflets du ciel et du jardin oriental, aux tonalités blanches.

Intervenir en un lieu tel que l’abbaye de Noirlac, c’est se mettre en rapport avec l’histoire, l’économie spatiale et domestique d ’une communauté de moines, le paysage et sa conformation, le relief, la rivière, les liaisons avec la ville, l’intelligence du site. C’est aussi se trouver face à la force de l’art mise au service du « vivre et penser » dans un constant appel à la spiritualité. La puissance de l’architecture, le rapport de la lumière à l’ombre, la simplicité des espaces de transition, la proportion généreuse des enclos, le  positionnement de cet ensemble dans l’espace placent le visiteur devant un équilibre heureux où l’objet central, l’abbaye magnifiée par la clarté de ses pierres, se lie sans heurt à tous les horizons.

Noirlac est un tout, du sommet de la colline aux rives du Cher. Dans ces conditions, faire un jardin relève du défi.
Tout est déjà là, il ne peut s’agir que d’un ajout modeste, un accompagnement. Le projet établi s’applique au respect de l’état des choses en invoquant parfois la mémoire disparue d’un usage de l’espace.
Le nouvel accès depuis le parking vers la Basse-cour constitue un changement fonctionnel et spatial important. Il contribue à la création d’une perspective tendue entre la colline et le bocage. Cette même perspective croise l’axe Bruère-Virlay destiné à la promenade.

A l’intérieur de l’enceinte de l’abbaye, l’Avant-cour, le Jardin des roses changeantes, sont des aménagements destinés à la fois à renforcer la cohérence des compositions spatiales et à produire une animation, un agrément, un lieu possible de station pour les visiteurs. Enfin, au cœur de l’abbaye le Jardin du cloître renvoie à l’usage ancestral et toujours en vigueur des plantes médicinales et condimentaires. Mais leur dispositif dans l’espace clos, selon un tremblement des bordures ainsi que le choix des couleurs dominées par le bleu se rapportent à un reflet du ciel.

Gilles Clément

 

Retrouvez ici les informations des panneaux de l’exposition consacrée au projet de jardins pour Noirlac.

Découvrez le projet de jardin de Gilles Clément grâce aux journaux D’un jardin à l’autre I, D’un jardin à l’autre II et D’un jardin à l’autre III.

D’un jardin à l’autre I a été réalisé en 2018 par les classes de CM1/CM2 des écoles d’Uzay-Le-Venon, Meillant, les 4ème SEGPA du Collège Jean Moulin (St-Amand-Montrond) et l’atelier d’écriture de la Fabrique Poïein (L’Etelon).

D’un jardin à l’autre II a été réalisé en 2019 par les classes de CM1 et CM2 de l’école de Châteauneuf-sur-Cher, les classes de 4ème du collège Marguerite Audoux (Sancoins).

D’un jardin à l’autre III a été réalisé en 2020 par élèves de 5ème du Collège Le Grand Meaulnes et élèves de CM2 de l’école Paul Arnault (Bourges), encadrés par Frédéric Terrier, éditeur aux mille univers (Bourges).et Dominique Delajot, journaliste.


Paul Fournier, directeur présente le projet de jardins pour Noirlac

L’abbaye de Noirlac remercie les organismes
qui ont permis la réalisation des nouveaux jardins :

La Fondation du Patrimoine Centre-Val de Loire
La Fondation du Crédit Agricole Pays de France