Tarif unique adulte : 5 €. Gratuit pour les moins de 12 ans.
Une universitaire enquête sur la cantatrice antillaise Maria Martínez quand tout à coup, une mystérieuse chanteuse noire fait irruption dans sa vie… Et si l’une et l’autre n’étaient qu’une seule et même personne ? Le dôme de haut-parleurs du studio 2 de Noirlac démultiplie les mystères du texte de Marie NDiaye, porté par une Jeanne Balibar au sommet de son art. Venez vivre la fiction radiophonique en 3D !
Une universitaire veut écrire un roman sur Maria Martinez, cantatrice cubaine du XIXe siècle surnommée la "Malibran noire", qui connut une célébrité éphémère et le racisme à Paris, avant de disparaître dans la misère. Elle est approchée par une mystérieuse artiste noire, Marie Sachs, qui se conçoit comme une réincarnation de Maria Martinez... Et si Marie et Maria n'étaient réellement qu’une seule et même personne ?
Que sait-on de ces modèles dont on ne connaît que l'image ? Telle est la question que Marie NDiaye à travers Un pas de chat sauvage, texte commandé pour l'exposition Le modèle noir présentée au Musée d'Orsay en 2019. On y retrouve tout ce qui fait le prix de cette écrivaine couronné en 2009 par le prix Goncourt pour Trois femmes puissantes : ce basculement permanent vers une étrangeté pas toujours inquiétante, un style somptueux et une profonde compassion pour les êtres malmenés, spoliés. Adapté dans la collection "Musiques-Fictions" de l'Ircam par David Lescot, ce texte étonnant est porté par une Jeanne Balibar en état de grâce : "On puiserait dans son interprétation la matière d’un orchestre de mots, de sons, de souffles. Car Jeanne Balibar est sans cesse au présent : elle performe, elle invente et elle déroute, y compris quand elle lit ; ça ne peut s’écouter que de très près, et même plus que près. Ça se joue à l’intérieur", déclare le metteur en scène.
En contrepoint, le compositeur Gérard Pesson - natif du Cher - a composé une trame sonore admirablement ciselée qui agit comme "un climat, une respiration résonnante ou pulsée autour de ces mots phrasés/chantés. Elle est faite de courts fragments qui sont comme les signaux fugaces marquant les pointes du triangle que forment ces trois personnages féminins liés par la mémoire, l’appropriation, le désir ou la peur d’être autre." Le compositeur précise : "Écrire pour, avec, autour d’un texte de Marie NDiaye est un rêve pour moi depuis des années. Depuis que je la lis, et même avant que je la connaisse. Nous étions à la Villa Médicis en 1990-91. Elle était incroyablement jeune et déjà totalement maîtresse de son art..."
Les 19 haut-parleurs du dôme ambisonique du studio 2 démultiplient l'étrangeté et la mise en abîme à l'œuvre ici, invitant à vivre une expérience sonore unique.
Depuis 2020, la série "Musique-Fiction" de l'Ircam (Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique, à Paris) renouvelle l'art de la fiction radiophonique en associant un texte contemporain, une création musicale et l’expérience collective de l’écoute immersive sous dôme ambisonique. Tout au long de l'année 2024, Noirlac ouvre pour la première fois au public son studio 2 pour proposer en assocation avec l'Ircam, autour de 3 titres de la collection, des séances d'écoute pas comme les autres.
Marie NDiaye texte (coédition Flammarion / Musées d'Orsay et de l'Orangerie, 2019)
Gérard Pesson composition, commande de l'Ircam-Centre Pompidou
David Lescot adaptation
Robin Meier réalisation informatique musicale Ircam
Clément Cerles ingénierie sonore
Avec la voix de Jeanne Balibar
Et musique enregistrée par les musiciens de l’Ensemble Cairn : Ayuli Mori (clarinette), Caroline Cren (piano), Fanny Vicens (accordéon), Christelle Séry (guitare), Laurent Camatte (alto)
Produit par l'Ircam dans le cadre de la série "Musiques-Fictions".
Cette séance, accessible à partir de 12 ans, est proposée dans le studio 2 de la Ferme créative de Noirlac.